LES CHIENS D’EXPLOSIFS
Tu seras démineur mon fidèle compagnon à quatre pattes
ROISSY – FRANCE, l’homme en uniforme et son chien grimpe à bord d’un 747 qui va bientôt décoller. Le chien qui connaît parfaitement son métier ne perd pas de temps et renifle le moindre recoin de l’appareil. Il met sa truffe partout, à l’intérieur comme à l’extérieur. Ni le bruit, ni la forte odeur du kérosène ne le perturbe.
Pas de bombe à bord, l’avion peut décoller. C’est dire la confiance que l’on peut avoir dans le flair des chiens.
Avant l’inspection des appareils, les chiens explorent aussi minutieusement les colis et les valises entassés dans les immenses hangars du fret à la recherche d’une éventuelle odeur de drogue ou d’explosifs.
Après de chaudes félicitations et un bref repos, notre chien détecteur d’explosifs va inspecter un autre avion qui se prépare à décoller.
L’entraînement du chien détecteur d’explosifs est très spécifique. Il doit mémoriser une douzaine d’odeurs dont certaines sont très volatiles et très difficiles à suivre.
Atout de taille, la mémoire olfactive du chien est indestructible.
Comme le détecteur de drogue, le chien détecteur d’explosifs commence par rechercher son jouet préféré, cette fois-ci imprégné de l’odeur de différents explosifs. L’animal met très peu de temps pour mémoriser une odeur. Il commence en général par celle de la dynamite.
Pour que le chien ne puisse déceler l’odeur du maître, c’est une personne inconnue qui dépose l’explosif dans un lieu de plus en plus éloigné. Toutes les précautions sont prises pour être sûr que le chien réagit bien à l’odeur et pas à une autre. Des personnes différentes placent la charge, changent de gants, utilisent des pinces et les emballages sont imprégnés de différentes odeurs; alcool, eau de Cologne, épices…
Le chien, aidé par son odorat et guidé par son moniteur, arrive rapidement à déterminer l’emplacement exact où est dissimulée la charge explosive.
Les choses se compliquent par la suite. Instinctivement, lorsqu’il a découvert ce qu’il cherche, l’animal aboie et s’agite pour exprimer sa joie. Là, il s’agit d’obtenir de lui un calme parfait. Il doit uniquement se coucher pour avertir son maître et surtout, ne pas aboyer, gratter ou se saisir de l’objet. Il doit rester quasi immobile afin d’éviter tout mouvement susceptible d’actionner la bombe.
Il faut énormément de patience et du tact pour faire passer le chien de la phase active durant laquelle on a exacerbé son instinct de propriété en l’encourageant à chercher à la phase de calme absolu et de coucher pour le moins frustrante et cela sans le décourager.
On lui enseigne aussi d’autres manœuvres comme à renifler en marchant à reculons entre les sièges d’un avion pour ne pas le déconcentrer.
Le chien détecteur d’explosifs doit être familiarisé avec n’importe quelle topographie et n’importe quelle surface; carrelages, moquettes, vinyles, parquets. Il doit s’habituer à travailler au milieu de la foule et dans le bruit.
L’entraînement de ces animaux est quasi permanent. Il s’exerce dans des endroits à risques.
Chaque fois que les équipes interviennent, des explosifs sont dissimulés à l’intention des chiens pour entraîner leur nez et surtout, pour qu’ils ne se sentent pas frustrés.
La télévision belge nous a montré dernièrement des chiens spécialisés dans la recherche d’explosifs. Ils travaillaient sur le parking des Quick et MacDo qui seraient visés par des terroristes. Des grenades et de la nitroglycérine ayant été découvertes. Par mesures préventives et dissuasives, des chiens détecteurs d’explosifs patrouillent dans le tunnel sous la Manche et hument l’air à la recherchent d’odeurs suspectes.