BRABANT WALLON LES TUEURS FOUS
La stratégie de la terreur : toute la vérité sur les 14 attentats sanglants
Le dossier de Jacques LAFOUINE !!!
L'article le plus complet jamais publié à ce jour dans un magazine et sur les pistes exploitées ou délaissées par les enquêteurs.
Il permettra aisément à tout un chacun de se faire une idée sur l'identité des personnes qui ont orchestré toute cette violence à qui elle a profité et surtout pourquoi les enquêtes n'ont jamais abouti.
De toutes les affaires criminelles non résolues de 1980 à ce jour, celle des tueurs du Brabant wallon est sans doute la plus impressionnante. Pour réaliser un dossier complet sur cette terrible affaire, Jacques LAFOUINE qui est correspondant de presse a travaillé plusieurs années. Il s'est attaché à examiner toutes les pistes exploitées ou non par les enquêteurs. Il a rencontré des dizaines de personnes, parlé de
nombreuses heures avec les policiers, les gendarmes, les magistrats et les hommes politiques ayant approché de loin ou de près l'enquête des tueurs fous. Il a consulté des dizaines de dossiers, lu et relu tout ce qui avait été écrit sur le sujet. Il a effectué des rapprochements entre certains dossiers brûlants, fait des découvertes stupéfiantes qui permettent à tous de comprendre aisément pourquoi certains milieux politico-financiers ont tout fait pour que les enquêtes n'aboutissent pas.
Espérons que d'autres y consacreront encore beaucoup de temps, que la vérité sera enfin connue et que les coupables paieront -quels que soient leurs noms et leurs fonctions.
Cet article, l'un des plus complets jamais parus dans les colonnes d'un périodique, gênera certains par son contenu en général et par la rubrique «LES PISTES SUIVIES OU DELAISSEES PAR LES ENQUETEURS" plus particulièrement. Il est vrai que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire et que peut-être la sortie de ce numéro de notre revue ne sera pas appréciée, loin de là. Si ON tentait d'en stopper sa diffusion, vous pourrez penser que sans l'ombre d'un doute nous avons approché la vérité de trop près.
LE SINISTRE BILAN DES TUEURS FOUS.
Nuit du 25 au 26 octobre 1981, un officier supérieur de la gendarmerie abattu.
Plus ou moins 00h15, le 26 octobre 1981, on sonne chez le major VERNAILLEN. Avant même que l'officier ait ouvert la porte, celle-ci est truffée de balles. Le major VERNAILLEN et sa femme sont grièvement blessés. Les munitions utilisées par les tueurs sont d’un type très rare. On ne les trouve pas dans le commerce. Elles sont utilisées seulement par les unités spéciales antiterroristes. Les enquêteurs ont toujours été persuadés qu'il fallait rechercher les tueurs dans le milieu de la gendarmerie et plus particulièrement parmi les noms qui reviennent dans toutes les pistes qu’ils ont suivies. Comme ils sont persuadés qu'un lien existe entre cette tentative de meurtre, les tueries du Brabant wallon, le dossier PINON, l'affaire FRANCOIS.
Nuit du 31 décembre 1981 au 1 er janvier 1982 : important vol d'armes à Etterbeek dans la caserne du groupe Diane.
Vols des armes à l’Escadron Spéciale Intervention (ESI) Groupe Diane.
Dans son ouvrage « Le dernier mensonge », Robert Beijer prétend être un des auteurs de l’important vol d’armes qui a eu lieu dans la caserne du Groupe Diane (pge 73 à 81, Vol d’armes à l’ESI).
**Dans la nuit du 31 décembre 1981 au 1er janvier 1982, des cambrioleurs s'introduisent dans la très bien gardée caserne du groupe Diane (ESI) et s'emparent d’un grand nombre d'armes sophistiquées et des munitions correspondantes. Les voleurs connaissaient parfaitement la topographie des lieux et savaient où les armes étaient entreposées.
Jusqu'à présent, les voleurs n'ont pas été identifiés mais une grande partie des armes furent retrouvées le 17 novembre 1987 dans le coffre d'une voiture volée qui se trouvait dans un garage de l'avenue Hypocrate à Woluwé et qui avait été louée par un ancien gendarme du nom de Madani BOUHOUCHE.
Un an auparavant dans le canal de Bruxelles - Charleroi, les enquêteurs avaient repêché plusieurs sacs qui contenaient des armes qui avaient été utilisées par les tueurs du Brabant wallon. Ils contenaient également du matériel dérobé dans la caserne du groupe Diane. Un fusil mitrailleur Heckler und Kock fut retrouvé chez Juan Mendez, l'ingénieur de la FN assassiné, et un Riot-gun fut découvert chez Madani Bouhouche.
Cette découverte permet d'établir un lien incontestable entre les attaques perpétrées entre 1981 et 1985 et le meurtre de Juan Mendez.
Soirée du 26 octobre 1982 : vol à Zaventem.
Meurtre de Francis Zwarts : Dans son livre, Robert Beijer s’accuse d’être un des auteurs de l’agression et du meurtre de Francis Zwarts (pge 87 à 98, Une valise diplomatique).
Une bombe dans la voiture de l’adjudant Goffinon : dans ce même livre, Robert Beijer s’accuse d’être une des personnes à avoir provoqué l’explosion de l’engin explosif improvisé (une charge de C4) dans le coffre de la Peugeot 404 utilisée habituellement par l’adjudant Goffinon (page 59 à 63, Une bombe).
Dans la soirée du 26 octobre 1982, un pilote remarque une voiture Taunus blanche de la gendarmerie munie d'une bande rouge, stationnée à proximité dans les dépendances de l'aérodrome. II n'y prête aucune attention particulière. Aux environs de 21 h20, Francis ZWARTS, agent de sécurité, prend livraison d'une malle contenant des lingots d'or, des bijoux (notamment des montres Cartier), des pièces d'or et des devises étrangères pour un montant de 80 à 90 millions,
Pour des raisons qui n'ont pas été très bien définies, le fourgon blindé dont on se sert habituellement pour ce genre de transport n'est pas disponible. ZWARTS utilise une camionnette VW pour se rendre au complexe de BRUCARGO où ces valeurs doivent être mises en lieu sûr. ZWARTS n'est jamais arrivé à BRUCARGO. Plusieurs membres du personnel de la SABENA qui ont fait le même trajet en voiture ce soir là, ont remarqué la présence d'une Taunus blanche de la gendarmerie occupée par plusieurs gendarmes. L'agent de sécurité ZWARTS devait arriver en sens inverse. A la sortie du tunnel l'agent de sécurité, sa camionnette VW, son chargement, ainsi que les gendarmes et leur Taunus avaient tous disparus sans laisser de traces.
La gendarmerie contactée se montra des plus étonnée, aucune patrouille n'était en mission dans ce secteur et les Taunus n'étaient plus employées par elle depuis plusieurs années.
Le lendemain, la camionnette maculée de sang fut retrouvée dans les environs de DIEGEM. Malgré les recherches intensives et les appels lancés dans la presse par la mère et l'épouse de ZWARTS pour obtenir un signe de lui, l'agent de sécurité demeure introuvable.
Le 17 novembre 1987, à proximité du garage loué par BOUHOUCHE (où les armes volées avaient été retrouvées), les enquêteurs découvrent une Ford Taunus qui avait été volée en 1981 dans le parking de l'aéroport de Zaventem. Cette voiture avait été repeinte. Il ne fait aucun doute qu'il s'agit du véhicule utilisé par les faux gendarmes. Les enquêteurs pensent que les auteurs ne sont autres que Madani BOUHOUCHE, Bob BEIJER et Christian AMORY, mais ils ne peuvent pas le prouver. De sérieuses présomptions pèsent sur eux pour la tentative de meurtre du Major VERNAlLLEN.
En juillet 1982, vol de 50 kilos d'or.
Dans le courant du mois de juillet, Antoine BROUWERS transporte 50 kilos d'or et une grande quantité de valeurs étrangères pour le compte de la firme KIRSEN &. Cie. Il est agressé sur l'autoroute El0 - ANVERS - BRUXELLES par trois faux gendarmes circulant à bord d'une BMW de couleur blanche avec bande rouge. Cette fois, les agresseurs s'enfuient avec les valeurs, sans faire de mal à l'agent de sécurité, ils se contentent de le retenir en otage s'assurant le temps de fuir.
La manière d'opérer, ainsi que la nature du butin amenèrent les enquêteurs à penser qu'il s'agit des mêmes gangsters.
13 mars 1982 : vol d'une arme rare à Dinant.
Le 13 mars 1982, deux hommes entrent en plein jour dans l'armurerie BAYARD à Dinant, tenue par Monsieur Joseph CATAI. Ils y voient un fusil de chasse extrêmement rare fabriqué par la firme Centaure de Liège. Le fusil volé chez BAYARD sera repêché 5 ans plus tard, avec plusieurs autres armes utilisées par les tueurs du Brabant wallon. Cette découverte permettra d'établir un lien incontestable entre le vol et les tueurs.
La nuit du 13 au 14 août 1982 cambriolage et meurtre à Maubeuge.
Dans la nuit du 13 au 14 août 1982, des cambrioleurs pénètrent dans l'épicerie PlOT située place des Nations à Maubeuge. Un coup de fil émanant d'un inconnu (l'un des cambrioleurs peut être) invite les policiers à venir se rendre compte de ce qui se passe à l'épicerie. Trois agents de police se rendent sur les lieux; Dès leur arrivée, ils sont accueillis par une pluie de balles. L'un d'eux Christian DELACOURT tombe sous les balles, grièvement blessé au ventre. Avant que ses deux collègues réagissent les gangsters s'enfuient dans une VW, munie d'une plaque belge. Le butin se résume à quelques bouteilles de champagne. Les tueurs ont utilisés notamment une arme et des munitions 7, 6, 5 mm. Les analyses balistiques permettront de retrouver cette arme à plusieurs reprises dans les agressions sanglantes commises par les tueurs du Brabant wallon. Ce qui permettra d'établir un lien entre cette tuerie et les suivantes.
Le 30 septembre 1982, 10h30 : A Wavre, un armurier, un policier et deux gendarmes tombent sous les balles des tueurs.
Il est 10h30, deux hommes armés, portant cagoule font irruption dans l'armurerie DEIZAISE à Wavre. Ils obligent l'armurier et les clients à s'allonger sur le sol. Ensuite ils choisissent et emportent une quinzaine d'armes: un magnum 357, un ruger, 3 colts 45, 2 Smith et Wesson 9 millimètres parabellum, un revolver FN 22 long rifle, 1 ruger 44 magnum, un Bernadelli 7,65 parebellum, des fusils mitrailleurs Beretta et Ingram, munis de silencieux.
En quittant l'armurerie, l'un des deux gangsters tire sur DEIZAISE et l'atteint à la tête. Dans la rue, les tueurs tombent nez à nez avec l'agent Claude Haulotte qui distribue des convocations électorales. Avant d'avoir réalisé ce qui lui arrive, il est abattu d'une balle en pleine tête et meurt sur le coup. Avec un sang-froid inimaginable, un des meurtriers déplace tranquillement la voiture du policier abattu qui barre la route, puis le duo s'en va bien tranquillement dans une voiture VW Santana.
L'alerte est immédiatement déclenchée, policiers et gendarmes patrouillent pour tenter d'intercepter les tueurs. Mais suite à un message radio erroné (?), ils recherchent une Audi foncée. Une patrouille de gendarmerie voit arriver la Santana. Comme ils recherchent une Audi, il laisse approcher celle-ci sans méfiance. Arrivé à hauteur des gendarmes, les meurtriers ouvrent le feu, le sous-lieutenant CAMPINE et le brigadier SARTILLOT s'écroulent grièvement blessés.
Le soir même la Santana est retrouvée en flammes à Watermael-Boitsfort. L'enquête établira qu'elle avait été volée en Suède. Elle est de la même couleur et du même type que celle utilisée à Maubeuge et il est vraisemblable qu'il s'agit du même véhicule. L'examen balistique des ogives récupérées à Wavre et à Maubeuge révélera que celles-ci proviennent de la même arme, ce qui établit un lien indiscutable entre les deux affaires.
Le 23 décembre 1982, à Beersel, un tenancier d'auberge est torturé et assassiné.
Le 23 décembre 1982, Marc, le cuisinier de l'Auberge Chevalier à Beersel fait un macabre découvert, en arrivant tôt le matin. Son patron José DEN EYNDE, qui est aussi son père, git ligoté sur son lit, tué de cinq balles dans la tête, Avant de l’exécuter ses meurtriers l'ont torturé d'une manière très spéciale. Les enquêteurs pensent d’abord à un crime rituel. José DEN EYNDE est un ancien chauffeur de taxi, on ne lui connait pas d'ennemi, il mène au contraire une vie paisible et n'a aucun contact avec la pègre.
Les enquêteurs découvrent cependant qu'il avait fréquenté dans le passé les milieux néonazi de Léon DEGRELLE.
L'arme utilisée pour ce règlement de compte était de calibre 22 long rifle, elle sera encore utilisée par la suite par les tueurs du Brabant wallon, C'est l'arme qui une fois encore établira le lien entre cette affaire et les tueurs du Brabant wallon.
Le 12 janvier 1983, à Mons, un chauffeur de taxi bruxellois est abattu.
Le 12 janvier 1983, soit un peu plus de deux semaines après l'affaire précédente, le corps d'un chauffeur de taxi est découvert par la police de Mons, enfermé dans le coffre de son propre taxi. Les enquêteurs établiront qu'il s'agit d'un grec dénommé Constantin ANGELOU. Il a été tué de quatre balles dans la tête. L'examen balistique établira que les balles ayant été utilisées dans les meurtres du chauffeur de taxi et du tenancier de l'Auberge Chevalier proviennent de la même arme, établissant une fois de plus le lien avec les tueurs du Brabant wallon.
L'enquête révélera que le grec ANGELOU et le tenancier VAN DEN EYNDE avaient travaillé pour la même compagnie bruxelloise et qu'ils se connaissaient de longue date.
Ils avaient tous les deux des affinités avec l'extrême droite. Leurs noms apparaissent également dans le dossier PINON.
Règlement de compte ou crime mystérieux?
Mais plus mystérieux encore, le dossier judiciaire de cette affaire a disparu, volé au parquet de Charleroi.
Pourquoi ne pas avoir réclamé copie auprès des unités verbalisantes chez qui elles sont conservées pendant plusieurs années plutôt que classer l'affaire?
Le 11 février 1983, attaque du magasin DELHAIZE à Genval.
Le 11 février 1983, en fin d'après-midi, quatre hommes débarquent d'une Peugeot 405, ils portent des masques de carnaval, sont armés de fusils à pompe, type riot-gun et d'au-moins un revolver calibre 38 spécial. Ils pénètrent à l'intérieur du super marché, tiennent en respect caissières et clients et exigent le contenu des caisses.
Pour donner plus de poids à leurs menaces, ils tirent une douzaine de coups de feu en l'air, démolissent les ordinateurs et arrachent les fils du téléphone. Le butin s'élève à environ 700.000 frs. En partant, ils tirent sur un automobiliste qui les gênait dans leur fuite. Les armes utilisées à Genval seront utilisées dans d'autres agressions commises par la bande du Brabant wallon ce qui a permis d'établir encore un lien entre les différentes agressions. La Peugeot 405 sera retrouvée à Waterloo, complètement carbonisée.
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Le 25 février t 983, attaque du Delhaize d'Uccle.
Le 25 février 1983, trois bandits masqués se déplaçant dans une VW Golf Rabbit arrivent au Delhaize d'Uccle. L'un des gangsters reste au volant de la voiture, le second tient clients et caissières en respect, tandis que le troisième pénètre dans le bureau de la direction.
Une dizaine de coups de feu sont tirés en l'air pour intimider les personnes présentes. Les membres du personnel sont obligés d'ouvrir le coffre et les gangsters prennent la fuite en emportant plus ou moins 600.000 frs. Un homme âgé et un pompiste qui ont vu se dérouler la scène sont pris sous le feu des tueurs, l'homme âgé est touché aux jambes. Les tueurs prennent aussitôt la fuite.
L'examen balistique montrera que la même arme a été utilisée dans les attaques précédentes, un revolver de calibre 38 spécial. Ce qui établit un lien incontestable entre ces affaires.
Le 3 mars 1983, attaque du Colruyt de Halle.
Le 3 mars 1983, quelques jours à peine après l'attaque d'Uccle, une golf Rabbit pénètre sur le parking du Colruyt de Halle. Même scénario, les tueurs masqués obligent les clients et le personnel à s'allonger sur le sol. Une dizaine de coups de feu sont tirés en l'air. Un des bandits se dirige vers le bureau du gérant, Monsieur W. VERSTAPPEN et le force à ouvrir le coffre-fort, et à verser son contenu dans un sac de voyage. Puis le truand l'exécute froidement d'une balle dans la nuque.
Pour la première fois, les enquêteurs disposent de descriptions assez précises des gangsters. Ils s'expriment en français, l'un d'eux est de très grande taille. Le lendemain, tous les journaux et TV annoncent le drame et porte à la connaissance du public que les supermarchés Colruyt promettent une récompense de 5 millions à quiconque fournira des indices permettant l’arrestation des tueurs. Cette campagne n'apportera rien de nouveau. La Golf Rabbit ayant été utilisée aux attaques des supermarchés d'Uccle et de Halle est retrouvée incendiée à proximité du bois d'Anderlues. Elle avait été volée le 14 février 1983 à Plancenoit.
Le 7 mai 1983 : attaque du GB de Houdeng-Gougnies (La Louvière).
Le 7 mai 1983, une Audi 100 débouche sur le parking du GB de Houdeng Gougnies, deux gangsters armés et pourvus de fausses barbes en débarquent. Les truands se dirigent immédiatement vers le bureau de la direction. Il y a sept millions étalés sur le bureau, la recette de la journée. Les truands se contentent d'emporter 850 000 frs. Leur véhicule, une Audi 100 volée la veille est retrouvée par la police à proximité de l'autoroute Mons Bruxelles. Les enquêteurs sont persuadés que cette attaque a été commise par des truands qui ont essayé de faire endosser ce hold-up par la bande du Brabant wallon. Rien dans le mode opératoire ne prouve que cette agression ait un rapport avec les tueurs fous. Absence de violence, pas de coup de feu, la voiture ayant servi n'a pas été incendiée.
Le 8 juin 1983, Braine-l’Alleud, vol d'une Saab et assassinat d'un chien.
Le 8 juin 1983 vers 4 h du matin, des voleurs s'introduisent par effraction dans le show-room du concessionnaire Saab, Monsieur JADOT, à Braine-l'Alleud, la salle d'exposition est gardée par un berger allemand. La pauvre bête est abattue de onze balles. Les assassins emmènent une voiture très rapide qui peut atteindre les 225 km/heure.
L'expertise balistique établira que les balles utilisées proviennent de l'arme utilisée par les tueurs fous pour exécuter le tenancier de l'Auberge Chevalier José VAN DEN EYNDE et le taximan Constantin ANGELOU.
Nuit du 9 au 10 septembre 1983, 2h30, vol de gilets pare-balles à Casthuisstraat à Tamise.
La nuit du 9 au 10 septembre 1983, trois hommes armés et masqués pénètrent dans la fabrique Wittoch-Van-Landeghem qui produit des tentes, des vestes de camouflage, des bâches de protection, des vêtements de travail et des gilets pare-balles. Eveillé par le bruit, Monsieur BROEDERS descend voir ce qui se passe. Dans l'atelier, il se heurte aux trois hommes armés, ceux-ci ouvrent immédiatement le feu, plusieurs balles l'atteignent aux bras et à la poitrine. Il s'effondre sérieusement blessé. Les gangsters l'achèvent d'une balle dans la tête. Les hommes montent à l'étage où se trouve Linda FELLEN l'épouse de Broeders. Ils tirent également sur elle la laissant pour morte. Les enfants du couple deux et trois ans sont miraculeusement épargnés. Eveillées par les coups de feu, quelques personnes viennent aux fenêtres pour voir ce qui se passe, ils sont immédiatement pris sous le feu des assassins, heureusement les balles n'atteignirent personne. Les truands s'engouffrent dans la Saab Turbo et démarrent en trombe.
Le butin va follement intriguer les enquêteurs, en effet il s'agit de sept prototypes de gilets pare-balles très sophistiqués du type 24-14 A2M capable de stopper des balles de 44 magnum. Ils sont destinés à l'armée et aux forces de l'ordre. Seuls les ministères de la justice et de la défense nationale belges
et hollandais étaient au courant.
Le 17 septembre 1983 Nivelles (une heure du matin). Une femme, un homme et deux gendarmes abattus.
Le 17 septembre 1983, trois hommes tentent de forcer la porte de service du Colruyt de Nivelles au moyen d'un chalumeau. Une Mercedes blanche avec 2 personnes à bord se dirige vers la station d'essence (self-service avec carte de crédit) qui se trouve sur le parking du Colruyt. La voiture s'immobilise à hauteur des pompes et le conducteur Monsieur FOUREZ s'éloigne de quelques mètres de son véhicule. Avant même d'avoir compris ce qu'il lui arrive, il se retrouve face aux tueurs qui ouvrent immédiatement le feu. Monsieur FOUREZ s'écroule, grièvement blessé. Elise DEWIT, la compagne de Fourez, qui attendait dans la voiture, en sort et se précipite vers son ami, l'un des tueurs l'abat d'une balle dans la tête. Les deux corps sont ensuite dissimulés sous des caddies du Colruyt. Entre-temps, le système d'alarme automatique avertit la gendarmerie de Nivelles. Rapidement deux gendarmes, Marcel MORUE et Jean LACROIX arrivent sur les lieux du drame. Avant même qu'ils aient pu sortir de leur Ford transit, ils sont pris sous le tir nourri des truands. Le combi est criblé de balles et les deux gendarmes sont blessés.
L'un des tueurs s'approche et tire à bout portant 3 balles dans la tête de Marcel MORUE. Le coup de grâce destiné à Jean LACROIX est dévié par une de ses épaulettes. Les tueurs s'enfuient avec la Mercedes de FOUREZ et une Saab Turbo.
Le gendarme LACROIX qui a réussi à tromper les tueurs en faisant le mort donne l'alerte par radio. Des patrouilles de police et de gendarme contrôlent pratiquement toutes les routes du Brabant Wallon. Vers une heure et quart, sur la route Nivelle Waterloo, une patrouille de trois hommes aperçoit les véhicules des suspects et les prend directement en filature. Les truands s'aperçoivent très vite qu'ils sont suivis par les policiers. A hauteur du bar, le Diable Amoureux, ils stationnent la Mercedes à gauche et la Saab à droite. Lorsque la Golf des policiers se rapproche, elle est prise sous un feu croisé. Les premières balles atteignent le conducteur, l'inspecteur RUYS, à la tête. Bien que sérieusement blessé et saignant abondamment, il baisse la tête et enfonce l'accélérateur et franchit le barrage. Les policiers sont étonnés de la technique et de la maîtrise des gangsters. Néanmoins, ils ne veulent pas rester sur cet échec, à la première occasion, ils font demi-tour, mais c'est trop tard, les tueurs ont disparu en abandonnant la Mercedes sur place. Le lendemain on retrouve la Saab Turbo à Braine-L’Alleud, l'expertise démontre que le moteur avait été gonflé comme on le ferait pour un rallye. De cette manière la voiture pouvait atteindre les 250 kilomètres heure. Un vrai travail de spécialiste.
L'expertise balistique démontrera de manière formelle que les balles qui ont tué FOUREZ et DEWIT proviennent du pistolet 22 long rifle avec lequel on avait déjà tué le tenancier de l'Auberge Chevalier JOSE VAN DEN EYNDE, le taxi man Constantin ANGELOU, le berger allemand du garage JADOT, le concierge de l'usine de gilets pare-balles de Tamise. Le fusil à pompe avec lequel les tueurs ont tiré sur le parking du Colruyt de Nivelles a également été utilisé à Tamise.
FOUREZ et sa compagne Elise DEWIT figuraient dans le dossier PINON et il est vraisemblable que les deux dossiers sont liés. Etrange et troublante coïncidence... Certains enquêteurs nous ont affirmé qu'ils étaient persuadés que les tueurs et le couple DEWIT-FOUREZ avaient rendez-vous au Colruyt de Nivelles et que la tentative pour percer la porte de service n'a été qu'une mise en scène pour dissimuler un règlement de comptes, l'exécution de personnes devenues gênantes. Comme par hasard plusieurs autres personnes impliquées dans ce compromettant dossier sont tombées sous les balles des tueurs fous du Brabant wallon. Que penser de cela?
Le 2 octobre 1983, à Ohain, exécution du patron de l’Auberge des trois Canards.
Le 2 octobre 1983, vers 1 heure du matin, six membres du personnel de l'Auberge des trois Canards effectuent un dernier rangement sous l’œil vigilant du patron Jacques VAN CAMP.
Soudainement, deux hommes armés et portant des masques de carnaval font irruption dans l'auberge. Ils tirent quelques coups de feu sur le réfrigérateur et oblige les sept personnes à s'allonger sur le sol. Les truands exigent le portefeuille de Jacques VAN CAMP et la recette de la journée. En partant, ils obligent VAN CAMP à les suivre sur le parking et l'exécute d'une balle dans la nuque. Avant de s'enfuir, ils prennent soin de crever les pneus de toutes les voitures stationnées.
L'expertise balistique établira que la balle qui a servi à exécuter VAN CAMP provient d'une des armes dérobées aux gendarmes, deux semaines auparavant, au cours de la fusillade du Colruyt de Nivelles.
Jacques VAN CAMP était un ami d'Elise DEWIT et Jacques FOU REZ assassinés le 17 septembre 1983 par les mêmes tueurs. Son nom apparaît également dans le dossier PINON (v. piste 7). L'enquête révélera aussi que toutes les personnes Impliquées dans le dossier PINON fréquentaient l'Auberge des trois Canards. Cette compagnie hétéroclite comprenant des ministres ou anciens ministres, plusieurs riches banquiers, promoteurs immobiliers, un général de gendarmerie, des magistrats, etc... En 1988, Jean Michel SCHIKER, juge d'instruction de Nivelles, qui fut longtemps chargé de l'enquête sur les tueurs fous du Brabant wallon déclara devant la commission d'enquête parlementaire que les recherches relatives à la clientèle de l'Auberge des trois Canards avaient été arrêtées vu la nature de la clientèle de celle-ci soit des hommes politiques influents et un haut gradé de la gendarmerie ...
Comme pour Elise DEWITT et Jacques FOUREZ, les enquêteurs nous ont déclaré être persuadés qu'il s'agissait d'un règlement de comptes, le patron étant devenu gênant; le vol crapuleux n'étant qu'une mise en scène.
Le 7 octobre 1983, bain de sang au Delhaize de Beersel.
Le 7 octobre 1983, une golf GTI noire avec trois hommes à bord portant des masques de carnaval pénètrent sur le parking du Delhaize de Beersel. En quelques instants, la terreur est à son comble, ils prennent en otage un jeune étudiant jobiste. En pénétrant dans le magasin, un des tueurs tire sur une jeune caissière, heureusement, elle ne sera que légèrement blessée. Les employés reçoivent l'ordre, en français, de donner l’argent des caisses. Le gérant, Monsieur Freddy VERMAELEN, attiré par les coups de feu, est abattu d'une balle dans la tête.
Tandis qu'un des assassins continue à tenir l’étudiant en otage, un autre vide le coffre-fort de son contenu environ 1 300 000 frs, ensuite ils sectionnent le fil du téléphone. Juste avant de prendre la fuite à bord de leur golf GTI les tueurs relâchent leur jeune otage. L'expertise balistique établira une nouvelle fois les liens entre cette tuerie et les précédentes. Les recherches engagées par les forces de l'ordre ne donnent aucun résultat.
Les journalistes et de nombreux observateurs commencent à parler d'une filière politique destinée à déstabiliser la Belgique. Certains affirment que les tueries du Brabant wallon ne sont pas des actes isolés et ils vont jusqu'à comparer les actes terroristes commis en Belgique à des actes similaires qui s'étaient produits en Italie, en Espagne et au Portugal.
Tous sont stupéfaits d'observer les techniques d'assaut que maîtrisent à la perfection les tueurs. Ils agissent comme sur un terrain de manœuvre, ils font preuve d'un sang-froid extraordinaire, disciplinés, impassibles, implacables. On pense de plus en plus que ces gangsters sont des militaires entraînés, membres ou ex- membres d'un groupe d'élite Delta force, groupe Diane, Para, légion étrangère, etc... Le ministre de la Justice, le parquet et les forces de l’ordre s'en tiennent obstinément à la thèse du milieu de gangsters traditionnels, tuant pour voler. De simples malfrats.
Une récompense de dix millions.
Le 13 octobre 1983, les directions de tous les supermarchés de Belgique font paraître dans tous les supports une annonce commune que nous reproduisons ci-après.
Cette offre n'apportera rien de nouveau!
Le milieu de la pègre ne fournit aucune indication sur l'identité des tueurs fous du Brabant wallon. Les indics sources habituelles de renseignements des policiers sont muets ou ignorants ou terrorisés, même cette offre mirobolante pour les truands à la petite semaine ne les fera pas parler.
*Avis paru dans toutes la presse belge en octobre 1983
Le 1er décembre 1983, à, Anderlues, Jean SZYMUSIK et Maria SLOMKA sont froidement abattus sous les yeux de leurs enfants.
Le 1er décembre 1983, en début de soirée, trois truands pénètrent dans le domicile du couple et surgissent dans le salon ou Maria SLOMKA fait la sieste. Surprise, Maria lève la tête et un des tueurs ouvre aussitôt le feu. Bien que grièvement blessée, Maria tente de s'enfuir, mais un des gangsters l'abat de trois balles dans la tête. De son bureau, Jean SZYMUSIK qui est bijoutier entend les coups de feu, il saisit son revolver et ouvre la porte du salon. Avant même d'avoir réalisé ce qui se passe, il est abattu et ensuite achevé de deux balles dans la tête. Du haut de l'escalier, les deux filles du couple, Carine, 12 ans et Sylvie, 16 ans, ont assisté, terrorisées, à l'exécution de leurs parents. La bijouterie contient des bijoux précieux de grande valeur, les tueurs pourtant parfaitement renseigné, semble-t-il, sur les habitudes du couple, les négligent et n'emportent qu'une poignée de bijoux sans grande valeur.
Leur forfait accompli, ils disparaissent à bord d'une golf GTI noire. Le véhicule sera retrouvé, en flammes, moins d'une heure plus tard dans le bois de HORPES. Ce même bois où avaient déjà été retrouvés plusieurs des véhicules utilisés par la bande du Brabant wallon.
Le 27 septembre 1985, attaque de deux grandes surfaces le même jour à Braine-L’Alleud et Overijse.
Vingt-deux mois se sont écoulés depuis la dernière agression des tueurs fous du Brabant wallon et la presse a cessé d'en parler. La Belgique est au prise à une autre forme de terrorisme les cellules combattantes communistes (CCC) ont pris le relais et sèment la terreur en commettant des attentats à la bombe. Les tueurs fous sont quelque peu oubliés. Trop peut-être... Ils frappent de nouveau et de manière plus sanglante encore. Le 27 septembre t 985 une golf GTI de couleur foncée pénètre sur le parking du Delhaize de Braine-l'Alleud. Trois hommes armés et masqués en descendent. Un gamin d'une douzaine d'années qui roulait en vélo est pris en otage. A quelques mètres, BODIZAR DIUROSKI et son fils de t 7 ans attendent dans leur camionnette Madame DIUROSKI et sa fille qui font leurs emplettes au supermarhé. L'un des gangsters ouvre le feu à bout portant sur DIUROSKl, qui s'écroule mortellement blessé. Son fils, grièvement blessé, survivra à ses blessures. (En 1995, le jeune homme, au cours d'un débat télévisé, a affirmé avoir reconnu le regard d'un tueur dans un local de la gendarmerie. Dans un communiqué, l'actuel ministre de la justice a confirmé que cette nouvelle piste (7) allait être exploitée, ainsi que celle d'un trafic vers le Moyen - Orient).
Les gangsters pénètrent dans la grande surface au moment ou un client Ghislain PLATANE en sort. Il est froidement abattu. Les clients, terrorisés, tentent de se réfugier dans le fond du magasin. L'un des tueurs les oblige à s'allonger par terre, selon le scénario habituel qui commence à être tristement célèbre. Un client qui relève la tête est abattu froidement avec un fusil à pompe. Dans le bureau du directeur deux des gangsters entassent tout l'argent qu'ils trouvent dans un sac de voyage. Cela fait, ils contraignent les caissières à vider le contenu des différentes caisses. Pour accélérer l'allure des caissières, ils menacent d'exécuter leur jeune otage. L'argent enfin entassé dans le sac de voyage, ils prennent la fuite dans leur golf GTI. Un bilan lourd : trois morts et plusieurs blessés graves pour un butin s'élevant seulement à 380.000 frs.
Même jour, 20h30.
Le pire reste à venir ... A 20h35, la Golf GTI arrive au Delhaize d'Overijse. Même technique, même tuerie implacable, même bain de sang d'innocents.
Sur le parking de nombreux clients chargeant leurs véhicules sont pris sous le feu des tueurs. Le jeune Stéphane, 14 ans, est fauché par les projectiles. Luc BENNEKENS qui placarde des affiches électorales subit le même sort.
Léon FINNE, un banquier dont le nom apparaît dans le dossier PINON (comme Elise DEWIT, Jaques FOUREZ et Jacques VAN CAMP) tombe sous les balles des tueurs. Un de ceux-ci s'acharne sur lui, neuf balles seront extraites de son corps par le médecin légiste.
Dans le supermarché, la terreur est à son comble. Les clients sont regroupés près des caisses et doivent s'allonger sur le sol. Pour prouver qu'ils ne plaisantent pas, si besoin en était encore, ils tirent au fusil à pompe sur tout ce qui bouge. Les caissières doivent vider leur caisse et comme Rosa VANKILDONCK n'obéit pas assez vite, elle est abattue d'une balle dans la tête. Jean-Pierre BUSIAU qui est allongé, bouge la tête, il est abattu immédiatement.
Dans le bureau directorial les coffres sont vidés, les téléphones neutralisés. Les gangsters s'échappent dans leur Golf GTI, sans être inquiétés. Leur butin est évalué à environ 500 000 frs. Le parquet de Nivelles et le Ministère de la Justice persiste à croire que la bande des tueurs fous se compose de gangsters ordinaires qui tuent pour voler. Ils refusent obstinément toute autre piste. Un avis de recherche accompagné de données dont les enquêteurs disposent est transmis aux différents arrondissements judiciaires avec la mention «AVIS DE RECHERCHE NON URGENT», mention qui doit être une erreur de l'agent chargé de la transmission de cet avis.
Le 9 novembre 1985, à Alost, panique au Delhaize.
Le samedi 9 novembre, le Delhaize d'Alost est bien gardé, la gendarmerie a renforcé la surveillance, les clients sont particulièrement nombreux car le 11 novembre, jour férié, tombe un lundi. Il est 19h35 et la patrouille de gendarmerie chargée de la surveillance est persuadée que rien n'arrivera plus ce jour-là. Ils décident de faire un tour de surveillance dans les environs immédiats. A l'instant où ils sortent du parking, une Golf GTI pénètre dans le parking et s'immobilise près de l'entrée principale. Trois hommes armés et affublés de masques de carnaval et vêtus de longs manteaux en descendent. Comme lors des précédentes agressions, le commando est dirigé par un homme bâti athlétiquement et de très grande taille entre 1 m90 et 2m. Il dirige son commando d'une façon toute militaire, utilisée seulement par les unités spéciales anti-terroristes Delta Force, ESI, etc... Lorsqu'ils franchissent la porte du supermarché, la panique est immédiate. Ils déchargent leurs fusils à pompe type riot-gun sur tout ce qui bouge. En quelques secondes, ils tirent plus de quarante coups. La technique est la même que pour les précédentes agressions.
Les caissières doivent vider leur caisse, en sortant les tueurs emportent également un petit coffre. La tuerie reprend de plus belle sur le parking où un petit garçon de neuf ans et sa petite sœur sont lâchement abattus. Le garçonnet survivra pourtant à ses blessures. Leur attaque terminée les tueurs attendent patiemment l'arrivée de la police pour forcer le barrage et s'évanouir dans la nature. Policiers et gendarmes tentent bien de les rattraper, mais la Golf GTI est plus rapide et après quelques kilomètres, ils doivent abandonner la poursuite.
Bilan de la tuerie : 8 morts et de nombreux blessés pour un butin de moins de 200 000 frs et quelques chèques.
Les tueurs ont signé leurs tristes exploits, J'expertise balistique réservera quelques surprises aux enquêteurs.
Les cartouches provenant des fusils à pompe riot guns sont d'un type très particulier, introuvables dans le commerce, elles sont identiques à celles volées à la caserne du groupe Diane dans la nuit du 31 décembre 81 au 1er janvier 1982.
Avant de prendre leur retraite les tueurs signent leurs exploits.
Deux jours après la tuerie d'Alost des témoins affirmèrent avoir vu quatre hommes jeter des sacs et d'autres objets dans le canal près du plan de Ronquières. Ces témoignages ne furent pas pris en considération.
Un an après l'attaque, un petit vent venu on ne sait d'où conseilla au parquet de Termonde de sonder le canal. Ce conseil fut enfin suivi. Les plongeurs remontèrent à la surface deux sacs contenant une grosse partie du butin de l'attaque d'Alost, un des gilets pare - balles volé chez WITTOCK - VAN LANDEGHEM, le fusil volé à l'armurerie BAYARD à Dinant, des pièces d'armes volées chez l'armurier DEKAISE, le 22 long rifle et le 357 magnum utilisés lors du meurtre de Bersel, le 7,65 utilisé lors de l'agression de Nivelles.
Cette découverte permit d'établir un lien incontestable entre toutes les attaques perpétrées entre 1981 et 1985. Les tueurs avant de prendre leur retraite avaient tenus à signer leurs tristes exploits.
Des tueurs professionnels amateurs de stéréo automobile ?
Un détail avait toujours intrigué les enquêteurs. Dans toutes les
voitures utilisées par les tueurs et qui furent la plupart retrouvées incendiées, la partie arrière des véhicules était complètement dégarnie et la banquette enlevée. La tuerie d'Alost démontra l'utilité de cet aménagement qui aménageait à l'arrière des véhicules un espace de tir de manière à éventuellement couvrir leur fuite en cas de poursuite de la police.
Un des tueurs devait être particulièrement amateur de musique. Dans toutes les voitures utilisées par les tueurs, avant de les incendier, le matériel hi-fi était soigneusement démonté. Peut-être s'agissait-il de l'homme qui avait amélioré le moteur de la Saab Turbo avec tant de doigté et de professionnalisme.
Dans l'affaire FRANCOIS, le meurtre de Juan MENDEZ, le dossier PINON, l'affaire WESTLAND-NEW POST et les tueurs du Brabant wallon, le nom de deux garagistes, connus pour leurs sympathies néo-nazies, reviennent très souvent dans les dossiers des enquêteurs. Mais peut-être s'agit-il d'une coïncidence troublante?
D'autres faits nous portent à réfléchir et à penser que le but des premières attaques sur les deux agents de sécurité ayant procuré un butin de plusieurs dizaines de millions chaque fois était bien de procurer un mode de financement à l'organisation quelle qu'elle soit.
Par contre il semble plus aléatoire de l'affirmer pour les attaques des supermarchés ayant rapporté des butins minables (celui d'Alost ayant même été repêché dans le canal de Ronquières). Lors du partage, les parts ne devaient pas être larges. En effet toute cette violence gratuite, ces vies d'Innocents enlevées sans la moindre hésitation, ne se justifiaient pas et ne peuvent s'expliquer que par un but caché soit camoufler des règlements de compte (sept personnes apparaissant dans le dossier PINON ayant été supprimées par hasard lors de ces attaques), soit organiser une terreur sans nom et déstabiliser l'état ou pourquoi pas les deux à la fois ? C'est le fait soit d'hommes sûrs de leur impunité parce que confiants en leur formation et en leur unité, des machines à tuer, habitués à obéir à n'importe quels ordres, soit des fanatiques pour qui le but à atteindre (souvent politique) est la seule chose importante à leurs yeux.
On ne peut que constater que le milieu n'utilise pas ce genre de méthodes. Les truands au contraire évitent toute violence inutile qui pourrait en cas d'arrestation alourdir leur note vis-à-vis de la justice. Un vol à main armée sera sanctionné de quelques années de prison, la peine pour un meurtre et une prise d'otage sera bien plus lourde. De plus dans le milieu même, on n'admet pas les crimes gratuits d'enfants ou de femmes, ceux-ci étant commis en général lorsque les truands se sentant perdus s'affolent et se montrent lâches, couvrant leur fuite derrière des otages ou tirant sur les policiers et tuant par erreur des passants. Les crimes gratuits et délibérés, même pour intimider caissières et clients, semblent trop en dehors de leurs habitudes.
Pourquoi ont-ils interrompu les attentats pendant presque deux ans?
Et pour terminer je vous livre, une définition trouvée tout simplement dans le «Petit Robert» :
Cagoulard: membre de la Cagoule, nom donné à un comité secret d'extrême droite, activiste pro-fasciste
Léon ROUFOSSE