UN DE NOS CORRESPONDANTS A RENCONTRE POUR VOUS UN DES GENDARMES QUI ONT TRAVAILLE DE NOMBREUX MOIS SUR CE DOSSIER.

Objectif Sécurité


UN DE NOS CORRESPONDANTS A RENCONTRE POUR VOUS UN DES GENDARMES QUI ONT TRAVAILLE DE NOMBREUX MOIS SUR CE DOSSIER.

Il a accepté de nous donner son point de vue sur cette affaire, à la condition expresse toutefois que rien ne serait changé à son témoignage. Nous vous le livrons donc tel qu'il a été dicté à notre correspondant:

Dans l'affaire des tueurs du Brabant wallon il y a de nombreux faits étranges dont la justice ne veut tenir compte. Pourquoi?

La première chose qui saute aux yeux est la disproportion entre les crimes et leurs rapports financiers. Abattre de sang-froid autant de personnes pour un butin dérisoire paraît complètement démentiel.

Ce qui a le plus surpris, c'est qu'au moins 7 victimes des tueurs se connaissaient, avaient les mêmes relations, fréquentaient les mêmes clubs sportifs, partageaient les mêmes loisirs, militaient dans les mêmes partis d'extrême droite, étaient plus ou moins impliqués dans les mêmes scandales. Cela semble trop de coïncidences pour parler de hasard.

Je suis intimement convaincu que la bande du Brabant wallon est une importante organisation dont les actes visaient à déstabiliser l'Etat belge. Peut-être les victimes précitées avaient-elles trahi, déçu le chef fanatique qui dirigeait cette puissante formation et il les a fait abattre... Mettant en scène les lamentables tueries du Brabant pour dissimuler les exécutions et récupérer du même coup la terreur inspirée par des tueurs à des fins politiques, d'une seule pierre il a fait deux coups.

Le chef des tueurs est vraisemblablement un stratège militaire, un homme politique bien connu, rusé comme un vieux renard ou un vieux crocodile, intelligent, calculateur, un génie, un vrai cerveau, même si ce cerveau est complètement malade.

En réglant ses comptes, il aurait agi en justicier, prétendument pour le bien du pays, avec des mobiles politiques que ce ne serait pas étonnant, par exemple pour obtenir des budgets et des priorités pour combattre la délinquance moderne ou pour établir les bases d'un état de droite ou la population serait militarisée en profondeur.

Le banquier Léon FINNE avait informé un de mes supérieurs qu'un ex-ministre, un colonel de paras, plusieurs officiers supérieurs de l'armée et de la gendarmerie étaient impliqués dans un complot visant el déstabiliser le pays. L'officier ayant reçu cette déposition fut victime d'un attentat où il faillit perdre la vie et Léon FINNE fut abattu par les tueurs lors de l'attaque du Delhaize d'Overijse. Comme par hasard, chacune des personnes citées par Léon FINNE comme auteur présumé du complot étalent tous mêlés el une sombre histoire de ballets roses et leurs noms seront très souvent cités dans l'épopée meurtrière de la bande du Brabant wallon.

Ce paranoïaque, ce malade profond, d'une férocité inimaginable, sans doute avide de pouvoir, pour conduire à bonne fin sa morbide besogne, a dû disposer de complices dévoués, totalement fanatisés complètement soumis, qu'il a d'ailleurs volontairement compromis lors des premiers attentats. A moins qu'il ne commande à des forces régulières belges ou étrangères, type commandos, unités spéciales, services secrets ...

Les tueurs agissaient d'une manière militaire, ils étaient informés sur les intentions de la gendarmerie et de la police, ils étaient conseillés, guidés; ils ont disposé d'un appui logistique et de moyens matériels perfectionnés obtenus vraisemblablement grâce à la position du chef au sein des administrations et de différents ministères. La bande disposait de planques sûres où elle pouvait, sans risquer une visite inattendue, stocker de nombreuses armes, des voitures volées et même leur faire subir d'importantes transformations en vue d'améliorer leurs performances et de modifier leurs aspects et leurs couleurs originales. Pour effectuer ces travaux, il faut du matériel, des locaux, l'aide et la complicité de professionnels disposant d'infrastructures efficaces.

Il y a d’autres faits étranges dont la justice n'a tenu aucun compte.

Deux exemples :

1.La Saab Turbo volée le 8 juin 1983 à Braine- l'Alleud dans le showroom de Michel JADOT et utilisée pour commettre les attentats chez Wittock Van Landeghem et l'attentat de Nivelles ou Jacques FOUREZ, Elise DEWITT, mon collègue MORUE ont perdu la vie et mon collègue LACROIX blessé, avait été pourvue de plaques reproduisant le numéro minéralogique d'une voiture en tout point semblable et qui appartenait à un habitant d'Uccle. Ce qui suppose que l'habitant était connu des tueurs ou qu'ils disposaient de complices dans certaine administration.

2.Dans les années 1980, un homme politique connu pour être un stratège militaire a été impliqué dans un très important trafic de drogues, de fraudes fiscales et un important scandale lié à des ballets roses. Un officier de gendarmerie était également mêlé à toute cette magouille. Tous les enquêteurs qui ont travaillé sur cette affaire, y compris les magistrats, ont reçu des menaces de mort. Une bombe a explosé dans le coffre d'un sous-officier de la gendarmerie, un autre enquêteur, maréchal des logis, fut découvert mort, une balle dans la poitrine. Un officier supérieur de la gendarmerie et son épouse ont été grièvement blessés.

Finalement, l'homme politique et l'officier de gendarmerie s'en tirèrent assez bien avec de très légères peines. Le presque acquittement fut fêté au champagne. Plusieurs gendarmes et ex-gendarmes dont les noms reviendront très souvent dans le dossier des tueries du Brabant wallon, furent de la fête. Vous l'avez compris, l'homme politique et le formateur du complot dénoncé par Léon FINNE sont le même homme. Rares sont ceux qui savent que ce tribun du peuple était un partisan dans sa jeunesse de Léon DEGRELLE. Pour se venger d'ex-collaborateurs qui avaient trahi ou qui avaient l'intention de le faire et d'une société qui avait osé porter un jugement sur ses actes, cet homme d'état aurait commandité les tueries du Brabant wallon en utilisant des membres du PIO et des ex-gendarmes qui avaient formé le groupe G et qui lui étaient tout dévoués. Et ce, en collaboration avec certains membres du gouvernement qui faisaient la récupération des attentats pour servir leur politique répressive.

Pour ceux qui l'ignorent, le PIO est un service secret de renseignements militaire créé en 1974 et qui était dirigé par un ami du Baron noir et qui en théorie tout au moins a été supprimé.

Les vérités chaudes ne sont pas bonnes à dire.

Un de mes collègues a rédigé plusieurs rapports dans le sens politico-criminel, ballets roses, chantages, règlement de comptes avec de nombreux indices pour étayer son PV.

Il a été traité de fou, ces PV ont été qualifiés de romans policiers. Pour le récompenser pour ses années de bons et loyaux services et pour la qualité de son excellent travail, à la demande des personnes précitées et qui ont joué un rôle important dans cette affaire, il a reçu un blâme, une sanction disciplinaire, a été écarté de l'enquête avec ordre formel de la boucler faute de quoi ...

Un substitut convaincu que cette piste était la bonne voulut discrètement poursuivre l'enquête dans le même sens. Il fut non seulement contrecarré par les mêmes personnes qui ont créé des problèmes à mon collègue, mais en plus il reçut des menaces de mort. Il conclut que lui aussi avait une famille à protéger et un emploi à sauvegarder et il laissa tomber l'affaire.

Dans ce contexte, comment voulez-vous que les tueurs dingues soient un jour arrêtés et ce dossier résolu.

Dans cette affaire, même les commissions d'enquêtes parlementaires n'ont qu'un pouvoir limité et sont créées pour apaiser l'opinion politique.

J'ai lu avec attention votre dossier, je ne veux pas émettre d'avis. A votre place, pour des raisons évidentes de sécurité, je n'aurais cité aucun nom ou les aurais remplacés par des pseudonymes et j'aurais utilisé d'avantage le conditionnel. Je vous félicite pour votre courage. Afin de vous éviter pas mal d'ennuis, peut-être devriez-vous prendre l'avis d'André BOURGEOIS, Hugo CAVELIER et Luc VAN DEN BOSCHE avant de publier votre article.

Plusieurs noms figurant sur la liste que vous m'avez fait parvenir apparaissent à différentes reprises dans le scandale ballets roses politico-financier. Rien de ce qui précède n'a un caractère confidentiel et tout figure dans les rapports qui ont été rendus publics.

1er Mdl - GD.