LA LUTTE CONTRE EBOLA : UNE SITUATION HORS DE CONTROLE
Le 26 août, selon le bilan de l’Organisation mondiale de la santé, on recensait en Afrique de l’Ouest, 3675 personnes contaminées, dont 1867 décédées.
Au début de cette épidémie, tous les spécialistes des fièvres hémorragiques, y compris les Belges et autres pays européens, étaient persuadés que ce virus, très meurtrier, allait, comme lors des épidémies précédentes en Afrique centrale, rester localisé à certaines zones très localisées. Aucun spécialiste n’avait prévu que l’Ebola allait s’étendre de manière incontrôlable dans d’autres pays et toucher des zones urbaines à forte densité de population. Ce n’est pas encore une catastrophe sanitaire mondiale. Mais, ce virus a forte létalité se propage dans certaines régions sans que rien, ni personne ne puisse le stopper.
Cette épidémie met en lumière « la grande faiblesse des systèmes de santé mondiale et la grave pénurie » de personnel soignant. Une situation dramatique au moment où l’organisation mondiale de la santé (OMS) annonce plus de 5000 nouveaux cas d’Ebola dans les 3 à 4 semaines à venir au Libéria.
Les femmes qui s’occupent des malades et préparent les corps pour les enterrements, sans prendre les précautions d’usage, payent le plus lourd tribu et meurent par dizaine. Les pays d’Afrique de l’Ouest sont confrontés à un problème sans solution. Comment ralentir, voir stopper la propagation de la maladie et soigner les contaminés. Plusieurs pays ont fermé leurs frontières et interdit tous les échanges avec les pays affectés par Ebola, notamment : la Guinée, la Sierra Leone et le Libéria. Avec comme principale conséquence le ralentissement de l’arrivée des moyens logistiques, humains et l’acheminement des médicaments et de la nourriture.
Les états concernés sont démunis sur le plan institutionnel et financier. En dépense de santé, l’épidémie Ebola fait exploser leur budget. La banque mondiale octroie 150 millions d’euros pour en atténuer le choc. L’OMS a dévoilé un plan qui nécessite ± 400 millions d’euros. Plusieurs capitales européennes ont exhorté les Etats à participer à concurrence de 150 millions d’euros. Aux Etats-Unis, le Président Obama demande au Congrès d’attribuer 68 millions supplémentaires pour lutter contre l’épidémie.
Malgré ce qui précède, dans les pays concernés, la situation se dégrade sans cesse. Dans le secteur pétrolier ou dans les mines, des sites sont à l’arrêt : des expatriés ont regagnés leur pays, des sous-traitants ont évacués leurs travailleurs. Les récoltes de maïs et de riz sont compromises : la main d’œuvre manque, confinée dans les zones de quarantaines. Les prix des denrées alimentaires, dont le manioc a grimpé de plus de 150%.
A ce jour, l’espoir et l’optimisme ne sont plus d’actualité. Les médecins et les infirmiers décèdent par dizaine. La planète est en train de perdre la bataille pour contenir l’épidémie, s’est insurgée les jours derniers Joanne Liu, présidente de médecin sans frontière, devant les Nations Unies. Dire que la situation est hors contrôle, c’est juste dire la vérité, à l’instant où je vous parle, car l’épidémie continue à progresser et beaucoup de malades ne sont pas pris en charge. Cela ne signifie pas que l’épidémie ne peut pas être contrôlée. Elle le sera, mais à condition que tout le monde prenne conscience de ce qui est en train de se dérouler dans les pays concernés. Sans dramatiser encore d’avantage le climat, je rappelle qu’en Espagne, une infirmière employée dans un hôpital espagnol où sont décédés deux malades du virus d’Ebola, est atteinte de la maladie, ont communiqué ce 9 octobre les autorités sanitaires de Madrid. On a réalisé plusieurs tests et tous ont été positifs a déclaré un porte-parole du ministère de la santé. Le chien de l’infirmière, Excalibur, âgé de 13 ans, ayant été en contact étroit avec la patiente a été euthanasié et sera probablement autopsié. Le mari de l’infirmière a été également placé en quarantaine.
Ebola, des guérisons !
Le sérum ZMAPP est actuellement expérimenté. Étrangement, certains malades comme William Pooley, l’infirmier britannique et deux missionnaires américains qui ont bénéficiés du traitement expérimental du sérum ZMAPP sont désormais totalement guéris, alors que d’autres patients ne réagissent pas au traitement.
Léon ROUFOSSE