RACKET ET HARCELEMENT, UN PROBLEME PREOCCUPANT
Dans les colonnes des medias de ces dernières semaines de nombreux articles relatant les cas de harcèlements dont sont victimes les adolescents à l’école, à l’Athénée, au collège, au lycée, en rue ou encore sur les réseaux sociaux.
Il ressort de cette littérature que notre enfant, votre enfant peut être concerné.
Certains enfants n’ont pas supporté la destruction de leurs images et en sont mêmes arrivés au suicide.
Témoignages :
Jean (16 ans) : un costaud m’a demandé l’heure (un grand classique pour repérer la valeur et la marque du GSM ou de la montre). J’ai répondu 15 heures. Le costaud m’a empoigné par le col de ma veste et m’a trainé jusqu’à un buisson où nous attendaient 3 condisciples. J’ai eu tellement peur que je n’ai pas crié, j’ai donné les 45 € que j’avais en poche, mon GSM et ma chaine en or. En me quittant, ils m’ont menacé : Tu n’as pas intérêt à parler, sinon on te crève un œil. Pressé de questions, j’ai dû relater mon agression à mes parents. Le lendemain, mon père m’a accompagné au collège, plainte a été aussi déposée à la police.
Les auteurs ont été entendus par la police, leurs parents avertis, le collège a organisé des réunions de prévention.
A ce jour, tout semble être rentré dans l’ordre, les parents et la direction du collège restent attentifs et Jean évite de rester seul.
Christian : Inès, un grand de ma classe a commencé à se moquer de moi. Il m’a racketté m’obligeant à lui donner ma collation et mon argent de poche. Puis, il s’en est pris à moi physiquement et m’a flanqué une bonne correction. J’en ai parlé à mes professeurs qui n’ont rien dit.
En réaction il a placé un avis sur les réseaux sociaux. Il offrait 50 € de récompense à qui me casserait la gueule. Tout le monde à l’école voyait que j’étais la cible d’Inès mais personne ne bougeait. Par le plus grand des hasards, mon grand-père a vu l’avis sur Facebook. Il m’a appelé et m’a dit On peut en parler et je lui ai tout raconté. Papy m’a dit C’est inacceptable, on va arranger ça. Visite à un ami policier qui a acté ma plainte et m’a rassuré. Ensuite, visite à la direction de l’école et pour terminer, mon grand-père a eu une pacifique discussion avec Inès. J’ignore ce qu’il lui a dit, mais le lendemain il présentait ses excuses et me remboursait les sommes remises sous la contrainte. Depuis, plus aucun problème.
Parents, vous devez en parler avec vos enfants sans en faire une psychose ou aggraver le stress.
Un bon plan consiste à surveiller discrètement à quoi ils utilisent leur argent de poche ou si leur GSM, leur montre ou matériel scolaire n’est pas régulièrement perdu.
Souvent, les jeunes n’osent pas dire qu’ils sont préoccupés ou victimes de violence à l’école.
Internet est aussi un gros problème, d’un côté ils sont attirés par les réseaux sociaux, s’ils n’y sont pas présents, ils passent pour des ringards, et de l’autre, côté, ils ont peur que des condisciples fassent une mauvaise utilisation de leur image et la diffusent à leur insu.
Pour être à la mode, être branchés, ils se surexposent mais n’ont pas nécessairement les moyens de maîtriser leur image sur le net.
De plus en plus de mineurs sont équipés de luxueux GSM, de Smartphone qui sont des signes extérieurs de richesse et qui font objet de convoitises de la part de ceux qui n’en ont pas ou qui en veulent pour les revendre. D’où le racket…
Souvent, les auteurs du racket comme du harcèlement sont des jeunes qui veulent affirmer leur identité. Les harceleurs suscitent le respect voir l’admiration par la peur ce qui renforce leur ego.
Il faut en parler régulièrement avec votre enfant. Cette communication doit être rassurante et non source de stress supplémentaire. Il est important de lui expliquer que ces comportements sont intolérables, mais qu’ils sont fréquents dans les établissements scolaires et qu’il y sera peut être confronté un jour.
S’il en est victime, il faut qu’il sache qu’il peut en parler à ses parents, à un grand frère… Il faut aussi lui apprendre à faire appel à la police même en votre absence.
Si malgré tout, il était victime de racket ou de violence, il ne faut pas minimiser l’impact et réagir rapidement. A long terme, le harcèlement peut entraver le développement de l’estime de soi. Des adolescents peuvent être traumatisés par la diffusion de leur image sur le net et peut conduire à l’irréparable.
C’est important que votre enfant sache qu’il peut compter sur vous pour l’aider à surmonter ce difficile moment.
Le service de prévention de la Police locale de Liège a réalisé un très utile folder intitulé « Je dis non au racket »
Christiane ROUFOSSE