L’arrestation de Jean-Marie Tinck, un rêve éveillé suivi d’un réveil brutal

Objectif Sécurité


Tueurs du Brabant Wallon : L’arrestation de Jean-Marie Tinck, un rêve éveillé suivi d’un réveil brutal


Comme nous l’avions annoncé après un court triomphe, c’est la désillusion. Jean-Marie Tinck n’était pas un des fins stratèges supérieurement entrainé capable de tenir nos meilleurs policiers en échec.


Rétrospective :


A quelques jours des élections, la juge, Martine Michel, triomphe. Elle tient enfin un des tueurs du Brabant Wallon. L’homme a avoué ou plutôt, il a fait des révélations stupéfiantes. Il s’est vanté à plusieurs reprises d’être un des tueurs du Brabant wallon. Il a même donné des détails : il a tué des souteneurs, des prostituées et aussi des innocents, des enfants, des femmes, des hommes et tout cela sans raison, sans haine, sans colère, sans état d’âme. Uniquement parce que les chefs l’avaient demandé.


Selon ses élucubrations, les Tueurs du Brabant Wallon n’étaient pas une bande ordinaire. Elle était dirigée par des politicards mafieux qui voulaient déstabiliser l’Etat pour placer leurs hommes aux postes clés. Une sorte de « Coup d’Etat ».


Il n’a pas commis ces crimes pour de l’argent, il a été obligé de le faire pour le motif qu’il était irrémédiablement impliqué. Il a suivi une formation militaire à la dure où il a appris à utiliser toutes sortes d’armes. Il a été familiarisé au close combat et aux combats urbains. Une partie de cette formation se serait déroulée à Bourg Léopold.


La formation se clôturait par un examen de réussite, un véritable carnage. Ceux qui avaient réussi devaient exécuter les candidats qui avaient échoués. Une manière d’impliquer irrémédiablement ceux qui avaient été reçus.


Martial Lekeu avait, en son temps, déjà dénoncé un complot fort semblable. Il aurait été d’après lui traité de fou par sa hiérarchie et menacé de mort.


Pour sauver sa vie et celle de sa famille, il s’enfuit aux USA et bizarrement, se place sous a protection du FBI. (Lire article précédent). Peut-être Jean-Marie Tinck a-t-il lu ce qui précède dans les medias et s’est identifié à un tueur pour se rendre intéressant.


Ce qui  précède interpelle. Les écœurantes vantardises de Jean-Marie Tinck étaient connues depuis au moins les années 2010 et méritent un sévère châtiment.


Mais pourquoi les autorités ont-elles réagi à quelques jours des élections ? Une manœuvre pour faire croire que l’enquête progresse et obtenir une allonge pour les prescriptions ? Si c’est le cas, l’intention est louable, mais il était peu probable pour tout qui connait le dossier de Jean-Marie Tinck soit un des tueurs.

Pourquoi alors l’avoir incarcéré ?  Était-ce raisonnable d’arrêter un innocent pour obtenir une allonge.

Tout qui a suivi un entrainement aux sports de combat, aux maniements des armes, aux combats urbains, même s’il n’a plus les muscles d’un Hercule, en garde les traces dans son esprit, sa peau, ses réflexes. Il s’agit d’un savoir-faire qui ne s’oublie jamais. Il aurait été facile de vérifier si Jean-Marie Tinck possédait ce savoir. C’est comme le vélo, cela ne s’oublie pas.


Un dernier fait très troublant.


Le 13 août 1982 à Maubeuge dans le Nord de la France, deux hommes s’introduisent dans l’épicerie Piot, vide d’occupants, et volent quelques denrées alimentaires. La police est avertie (probablement par les cambrioleurs). Trois agents arrivent sur les lieux accueillis par un tir nourri. Un policier est sérieusement blessé. Les auteurs prennent la fuite à bord d’une VW Santana bleu dont on pense que la plaque est française.


Le 30 septembre 1982 vers 10h30, l’armurier, Daniel Dekaise, reçoit une visite désagréable dans son magasin situé rue de Bruxelles à Wavre. Deux hommes, le visage dissimulé et armés, surgissent d’une VW Santana bleu et font irruption dans l’armurerie. Ils frappent avec la crosse de leur arme les deux clients présents et les obligent ainsi que l’armurier Dekaise à s’allonger sur le sol.

Ensuite, ils choisissent une quinzaine d’armes dans les râteliers et à l’étage et dissimulent leur butin dans deux grands sacs de voyage.


Avant de s’enfuir, l’un des deux braqueurs tire sur l’armurier Dekaise et le touche au visage. Des témoins ayant remarqué quelque chose d’anormal préviennent les forces de l’ordre. Par le plus grand des hasards, une voiture de police surgi dans la rue. C’est l’agent de quartier, Claude Haulotte, qui est en train de distribuer des convocations électorales.


Prévenu que quelque chose d’anormal se déroulait chez l’armurier Dekaise, Claude Haulotte sort de son véhicule, mais avant même d’avoir compris ce qui se déroulait, il est abattu d’une balle en pleine tête et meurt sur le coup. Un des auteurs s’installe  alors dans la voiture de police qui barre le passage et la déplace tranquillement. Puis, sans être inquiétés, les deux hommes quittent la scène du crime à bord de la VW Santana bleu.


L’alerte est immédiatement déclenchée et des barrages installés. Hélas, en raison d’un message radio erroné, annonçant que les gangsters se déplacent à bard d’une Audi foncée, les auteurs réussissent à s’échapper. Inconscient du danger, une PM de la GD voit arriver la VW Santana, les gangsters ouvrent le feu, laissant derrière eux, le SL Roland Campinne et le MDL Bernard Sartilot, grièvement blessé.


Le soir même, la VW Santana bleu est retrouvée incendiée à Watermael-Boitsfort. Elle est pourvue d’une reproduction de plaque d’immatriculation belge attribuée à une VW Santana identique appartenant à un habitant d’Uccle. Peu avant, elle était pourvue de plaque d’immatriculation française.


L’examen du numéro de châssis révèlera aux enquêteurs qu’elle a été volée en Suède. Ces renseignements ne seraient plus exploitables, les PV contenant ces précieuses constatations auraient disparu. Les enquêteurs sont persuadés que la VW Santana volée en Suède a été utilisée pour le cambriolage de Maubeuge et l’attaque sanglante chez Dekaise. Mais, il n’est plus possible de définir si elle est suédoise, française ou belge.


Cette technique de reproduction de plaques est une des spécialisations du duo infernal Bob Beijer – Madani Bouhouche dans le livre « Le dernier mensonge » dont Robert Beijer est l’auteur. Il relate de manière détaillée la façon dont il procédait pour faire des doublettes des plaques et certains témoins dont un assermenté affirme avoir reconnu Bouhouche dans plusieurs des tueries.



Léon ROUFOSSE