LES TUEURS DU BRABANT WALLON N’ONT-ILS PAS DE FAMILLE ?
Cette énigme judicaire commence à devenir une véritable énigme historique avec plus de 28 cadavres sans auteur et les enquêteurs ne possèdent que très peu d’indices exploitables si ce n’est les douilles retrouvées après les attaques, une empreinte de paume qui a longtemps tourné dans tous les services judiciaires d’Europe, quelques mégots de cigarettes, trouvée dans le véhicule du chauffeur de taxi, Constantin Angelou, dont le corps a été découvert par la police de Mons dans le coffre de son taxi et deux couvre-chefs bizarrement perdus par les tueurs.
Après les tueries de 1985, les autorités communiquèrent aux médias une série de portraits robots de suspects potentiels. Étrangement, les portraits robots des suspects sombrèrent rapidement dans un oubli difficilement inexplicable.
Plusieurs années après, une nouvelle série de portraits robots, non plus de suspects, mais bien d’auteurs potentiels, furent obtenus par hypnose (une technique qui est loin de faire l’’unanimité) et récemment très largement diffusées dans les medias, grandes surfaces, bureaux de poste, salle d’attente des bureaux de police de ….
L’examen de cette série de portraits est interpellant, aucun d’entre eux ne correspond à la première série.
Une autre surprise est le grand nombre de portraits robots obtenus. Cet élément est étonnant, les tueurs étaient toujours masqués et les attaques où ils ont agi à visage découvert n’eurent pratiquement pas de témoin.
La dernière aberration de ce dossier et pas la moindre, pourquoi les autorités ont-elles attendu si longtemps pour diffuser à grande échelle ces portraits.
La diffusion de ces portraits a suscité de très nombreux témoignages, certains ont sans aucun doute pris un malin plaisir à conduire les enquêteurs sur de fausses pistes.
Une chose est certaine aucun témoignage n’a mis les enquêteurs sur une piste réellement exploitable. Personne n’a reconnu avec certitude un des auteurs dans ces portraits.
Un autre fait est interpellant. Deux cent cinquante mille euros dans les années 1980 représentaient un vrai pactole capable de délier de nombreuses langues. Plus d’un truand et plus d’un honnête citoyen serait prêt à risquer sa vie pour une telle récompense. Les trahisons dans les familles sont nombreuses et beaucoup pour 250000 euros vendraient leurs frères, leurs pères, oncles ect….. Même dans la très unie famille Delta, le père vendrait tous ses fils pour ce montant.
A l’examen de tous ces éléments, on est pris d’un étrange malaise. On a l’impression que les tueurs sont presque virtuels, qu’ils n’ont pas d’existence légale. Malheureusement, les 28 morts et tous les dossiers connexes qui entourent les tueries sont malheureusement bien là pour nous rappeler la triste réalité.
Les parties civiles ont obtenu du pouvoir législatif que le délai de prescription de ces crimes soit porté de 20 à 30 ans. Ces mêmes parties civiles continuent à faire pression pour obtenir une nouvelle rallonge de 5 ou 10 ans, voit même plus. Le temps étant dans ce genre d’affaire une arme redoutable, il n’y aura bientôt plus de témoins et de tueurs en vie.
Dans le contexte actuel, n’est-il pas raisonnable de penser que les auteurs de ces attaques sanglantes ne seront jamais identifiés ou reconnus ? Figurait-il seulement sur le registre national belge, ont-ils un papa, une maman, une famille en Europe ? N’ont-ils pas été purement et simplement exécutés par leurs commanditaires une fois leur nuisible mission accomplie ? Que doit penser le citoyen ?
Je ne suis même pas sûr que si une loi sortait demain accordant l’impunité totale et la récompense de 250000 euros à i, repenti, quelqu’un se présenterait. Pourtant ce cas de figure existe dans l’affaire Cools.
Léon ROUFOSSE