TUERIES DU BRABANT WALLON, L’ENQUETE EST TOUJOURS AU POINT MORT

Objectif Sécurité


TUERIES DU BRABANT WALLON, L’ENQUETE EST TOUJOURS AU POINT MORT


« Le mur du silence »


Malgré les déclarations de certaines personnes publiques à la date du 01 février 2014, l’enquête est toujours au point mort et les auteurs pas prêts à être identifiés.


La population est de plus en plus persuadée que l’on n’arrêtera jamais la bande de tueurs.  Pourtant il est plus que probable qu’un banal examen des archives (si elles n’ont pas été toutes détruites) de VDB, René Haquin, Jean Gol, Jean Deprête, Dominique Mersch, François Raes et quelques autres n’étant plus de ce monde pourrait conduire à l’identification du ou des commanditaire(s) de ces tueries. Le temps est un terrible adversaire et ceux qui pourraient détenir une pièce du puzzle disparaissent.


Bientôt il n’y aura plus de personnes qui savent et même bientôt plus de tueurs en vie.


Les tueurs, contrairement à ce que la presse les a catalogués, n’étaient pas fous.  Ils étaient trop bien entraînés, organisés, méthodiques, calculateurs et en plus, ils avaient les moyens et les locaux pour repeindre et améliorer les performances des véhicules qu’ils utilisaient. 

Ils disposaient d’équipements radio performants, scannaient toutes les fréquences des forces de l’ordre et surtout ils bénéficiaient d’une structure d’accueil et de logistique probablement située dans le triangle…


En vrac quelques éléments troublants : comprenne qui pourra…


Quels liens avec la Floride ?


Suspects, enquêteurs, mercenaires, agent publicitaire du Delhaize et bien d’autres personnes citées dans le dossier TBW ont séjourné en Floride et se sont même assemblés, dans des conditions qui demeurent très mystérieuses et non élucidées. Quel était le but de ses réunions et quels étaient les sujets de leurs discussions ?  Pourquoi la Floride ?


Vols d’armes dans les locaux du Groupe Diane


Le 03 janvier 1982 sont volés au Groupe Diane :

5 mitraillettes HK-MP5 A2

10 pistolets mitrailleurs HK-MP5-SD2

5 fusils fals

4 riots gun FN

28 chargeurs HK garnis de 25 cartouches 9 mm Para

2 pistolets de signalisation

1 gyrophare bleu

1 talkie walkie codé de très grande valeur


Disparaissent également le 03 janvier : 2 révolvers de gros calibre, probablement du

357 magnum, équipés de lunettes de visée nocturne.


 

Ces 2 révolvers ne figureront jamais sur le listing officiel des armes dérobées.  Que sont-ils devenus ?


Repêchage de pièces à conviction dans le canal de Ronquières


Un informateur codé, probablement Jacques Golf, porte à la connaissance des enquêteurs que la nuit du 10 au 11 novembre 1985, des individus circulant en VW Golf ont jeté dans le canal Bruxelles – Charleroi, non loin du plan incliné de Ronquières, des sacs et des objets, sans pouvoir en donner d’autres descriptions.


Moins de 2 heures de recherche effectuées par un plongeur spécialisé dans la localisation d’épaves automobiles n’a pas permis de retrouver les sacs et les autres objets et les recherches sont abandonnées.


Un an plus tard, en novembre 1986, à la demande de la cellule Delta de Termonde, des plongeurs militaires du génie de Burcht équipés de matériel de détection de pointe réalise une véritable pêche miraculeuse : une partie du butin dérobé à Alost en 1985 (des pièces de 50 centimes et des chèques), des armes et parties d’armes impliquées dans les faits de 1982 et 1983, un gilet pare-balles du type 24-14 A2M capable de stopper des balles de 44 magnum volé dans la Fabrique Wittoch-Van-Landeghem la nuit du 9 au 10 septembre 1983.


 

Tous ces indices et pièces à conviction établissent de manière formelle un lien entre les  2 vagues de tueries.  Les tueurs avant de prendre leur retraite avaient tenu à signer leurs tristes exploits et souhaitaient, sans aucun doute, que les enquêteurs établissent un lien incontestable entre toutes les attaques perpétrées entre 1981 et 1985.


Sans aucun doute, le but des tueurs en se débarrassant de pièces à conviction dans un endroit aussi visible est qu’elles soient retrouvées rapidement et en bon état de conservation (pas trop rouillées) afin que les études balistiques et autres relient entre elles toutes les tueries.  C’est sans doute le motif d’emballage assez étanche.


Manipulation des pièces à conviction ?


Etonnée par l’état de dégradation très peu avancé des objets repêchés, la Juge carolo Martine Michel charge l’Institut National de Criminalistique et de Criminologie d’Expertises de la mission suivante : déterminer avec la plus grande précision possible le temps que les pièces à conviction repêchées ont séjourné au fond du canal.


Des conclusions de cette analyse, il ressort que les armes et autres pièces à conviction ont séjourné dans l’eau un maximum de 60 jours.  Les résultats de l’INCC interpellent enquêteurs, magistrats et autres observateurs.  Le matériel aurait été jeté dans le canal en septembre 1986 et non en novembre 1985.


La manipulation apparaît comme la seule hypothèse possible et jette le discrédit sur tous les enquêteurs qui ont travaillé de loin ou de près sur ce terrible dossier vieux de 30 ans.


Un élément important pas pris en compte par l’INCC


Les tueurs avaient emballé les pièces à conviction avant de les balancer à l’eau et s’en étaient débarrassé dans un endroit aussi visible afin qu’elles soient retrouvées rapidement en assez bon état de conservation et que les études balistiques et autres établissent la relation entre les 2 vagues de tueries.  C’est sans doute le motif d’emballage aussi étanche.  Hypothèse sérieuse, pas certitude.


Début des années 1990, le chef de la sécurité accompagné d’un grand patron des Etablissements Delhaize m’a déclaré : normal que les pièces de 50 centimes et les chèques soient en si bon état de conservation.  Cela se trouvait dans un petit coffret plus ou moins étanche, il était toujours fermé quand il a été repêché.


Il semble que la demande d’expertise ne mentionnait pas les conditions de conditionnement et d’emballage et que les examens ont été réalisés par l’INCC en négligeant cet important paramètre.  Un autre élément n’aurait pas non plus été pris en compte.  Avec les années, les éléments matériels ont été déplacés à de nombreuses reprises et il n’est pas impossible qu’une partie des pièces à conviction soumise à l’expertise de l’INCC ne provienne pas de la pêche miraculeuse de Ronquières.


Conclusion


Comme d’habitude dans ce dossier, retour à la case départ.  Les indices que l’on imaginait exploitables disparaissent et l’enquête est toujours au point mort.


Avis !


Les auteurs n’étant toujours pas identifiés, la récompense de 250.000 euros pour tout renseignement conduisant à une piste sérieuse est toujours disponible mais il est peu probable qu’un jour elle soit perçue, l’évolution du dossier laisse la pénible impression qu’il est solidement cadenassé de l’intérieur et que tout est mis en œuvre pour éviter que n’éclate  une vérité sacro-sainte-politico-militaire tellement compromettante que sa révélation bouleverserait la planète toute entière


Affaire à suivre.

Léon ROUFOSSE