Tueurs du Brabant Wallon : La seconde vague de violence

Objectif Sécurité


Tueurs du Brabant Wallon : La seconde vague de violence

Supermarché Delhaize de Braine-l'Alleud et Overijse


Près de deux ans que l'on a plus entendu parler des tueurs du Brabant Wallon, les enquêteurs roucoulent, les borains sont en prison et on entendra plus parler. Grave et fatale erreur.


Le 27 septembre 1985, plusieurs individus portant des masques de carnaval surgissent brusquement armés de riot gun sur le parking de Braine L’Alleud.

Pris d'une frénésie meurtrière, les tueurs tuent encore et encore. Ils se font remettre l'argent des caisses et repartent sans être inquiétés.

La sanglante attaque n'aura duré que quelques minutes. Trois personnes trouveront la mort et plusieurs autres seront gravement blessés.

Police, gendarmerie, ambulance arrivent dans le plus grand désordre.

Priorité est donnée à l'aide médicale urgente. Dans la cohue, personne ne pense à donner l'alerte générale, à placer des barrages sur les autoroutes et nationales pour tenter d'intercepter les tueurs.


Impardonnable erreur car les tueurs sanguinaires, eux, n'ont pas terminé leur soirée. Ils roulent à tombeaux ouvert et se dirige vers le supermarché d'Overijse distant d'une dizaine de kilomètres.

A peine arrivé sur les lieux, ils lancent une attaque copie conforme de la première, effectuée moins d'un quart d'heure plus tôt.

Le bilan est terrifiant, cinq morts dont un garçon de treize ans et de nombreux blessés. Les témoins parleront d'un homme de grande taille qui dirigeait le commando. Les médias le surnommeront « le géant ».


La Belgique toute entière est sous le choc. Petit pays paisible, la Belgique n'a jamais connu de déferlement d'une violence pareille.

Justice, police, gendarmerie, sont violemment attaqués. Jean Gol estime qu'il faut renforcer la gendarmerie et créer en Belgique une force de police supplémentaire, style FBI.


Malgré les critiques, les enquêteurs travaillent, et très vite, grâce aux analyses balistiques, ils démontreront que cette double tuerie a été commise par la même bande responsable des sanglantes attaques 1982 – 1983.


Certains témoins affirmeront, sans être pris au sérieux, que, lors des attaques, il n'y avait pas qu'une équipe mais bien plusieurs équipes et plusieurs Golf GTI, en tous points identiques.


Supermarché Delhaize d'Alost. Le 9 novembre 1985


La dernière attaque des tueurs est la plus meurtrière. 8 morts et 9 blessés sont à déplorer. Le 9 novembre 1985, les tueurs frappent à nouveau le supermarché à Alost.

Pourtant, celui-ci est étroitement surveillé par des patrouilles de la gendarmerie, chaque homme a son pistolet mitrailleur Uzi et plusieurs chargeurs. Les tueurs le savent probablement, il est maintenant certain qu'ils scannaient toutes les fréquences des forces de l'ordre.


Les tueurs font preuves d'une audace et d'une incroyable sauvagerie. Ils tirent sur tout ceux qui se trouvent sur leur chemin.

A l'intérieur, ils se font remettre le contenu des caisses. Une caissière qui n’obtempérait pas assez vite est abattue à bout portant. Dans le magasin, un enfant de dix ans, allongé sur le sol, croise le regard d'un tueur. Très lentement, avec un plaisir sadique, l'homme dirige son arme vers le petit garçon et tire. Le gosse sera un des nombreux blessés de l'attaque (il écrira un livre, « Ne tirez pas, c'est mon papa »).


Huit personnes dont une jeune fille de 14ans et une petite fille de 9ans trouveront la mort. Avec un sang-froid extraordinaire, les tueurs quitteront les lieux. Les forces de l'ordre tenteront vainement de les interceptés, mais celles-ci n'ont pas de véhicules suffisamment performants pour rivaliser avec la Golf GTI des tueurs.


Les auteurs se comporteront comme des hommes supérieurement entraîné. Naturellement rien ne dit que la bande Delta et compagnie, composée de tueurs sans état d'âmes, n'avait pas été entraînée aux méthodes militaires et un cerveau démoniaque placé à leur tête. Cette probabilité avait été dénoncée par le gendarme Martiale Lekeu.



Rétrospective sur Martiale Lekeu.


Martiale Lekeu, un ancien du groupe Diane a révélé, pendant les réunions du Front de la Jeunesse, un plan fut élaboré pour déstabiliser la Belgique et préparer un régime autoritaire. Ce plan était divisé en deux parties : une phase de terrorisme politique et une phase de banditisme.


J'ai travaillé à la seconde phase. J'étais l'un des spécialistes qui devaient former les jeunes gens à l'idéologie de l’extrême droite, il fallait en faire une bande d'individus prêts à tout. Ensuite, je devais rompre tout contact avec eux, de manière à ce qu'ils deviennent un groupe totalement indépendant et qu'ils commettent des attaques à mains armées sans réaliser qu'ils faisaient partie d'un complot parfaitement orchestré.


Cet ancien gendarme fut membre du Front de la Jeunesse, le président de ce mouvement d'une violence extrême travaillait avec plusieurs groupes politiques, ainsi qu'avec Monsieur E.B, le président d'une bien connue société de protection des animaux.


Victime de menaces anonymes, Lekeu s'exilera aux Etats-Unis. A son arrivée, il se verra délivré un port d'arme permanent et une protection du FBI. Il changeait de ville et de nom, plusieurs fois par mois.


Bizarrement, E.B, le président de l'importante protection des animaux, lui fit de nombreuses visites, parfois accompagné du célèbre mercenaire Robert Denard.


En fin de vie, Monsieur E.B, fut inculpé pour détournement, blanchissement d'argent, escroquerie, or et argent illicite, dissimulé en Suisse.

Dans sa villa à St Jeanet, fut découvert des documents, léguer par le comte de W-W. Ces dossiers lui permettaient de faire chanter n'importe qui en Belgique, fusse même le Roi et il le clamait haut et fort.


Cet homme prenait des vacances avec Léon Degrelle, dont l'ancienne épouse était sa voisine. Il dirigeait une agence de voyage, de publicité (dont son seul client était Delhaize) et de mannequins. Madani Bouhouche a travaillé quelques mois pour lui comme secrétaire.


Huit de ses connaissances ont été exécutées par les tueurs du Brabant Wallon, dont le banquier Léon Finé qui organisait ses transports d'argents.


Bizarrement, toutes ses activités ont été reprises par les américains.





Léon ROUFOSSE